pastoche
Messages : 171 Date d'inscription : 30/10/2008 Age : 61 Localisation : boz 01
| Sujet: Pékin fait la leçon à Sarkozy Jeu 11 Déc - 10:44 | |
| Dans un éditorial purement polémique, l'organe du Parti communiste chinois avertit que la rencontre du président français avec le dalaï-lama à Gdansk aura des conséquences pour la France et même pour l'Europe. Nicolas Sarkozy est le président de la France, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne. C'est en France que devait avoir lieu la rencontre entre les dirigeants chinois et européens [la Chine a reporté unilatéralement la tenue de ce sommet]. Qui aurait pu croire qu'à un moment aussi particulier, une personnalité ayant un rôle aussi particulier ignore les relations franco-chinoises et les relations sino-européennes en annonçant haut et fort sa rencontre avec le dalaï-lama ! Seuls les idiots pourront croire aux explications de l'Elysée, selon lesquelles il s'agissait d'une rencontre "ordinaire", d'une démarche individuelle "normale". Une personnalité politique occidentale telle que Nicolas Sarkozy ne peut pas ne pas comprendre la sensibilité particulière pour la Chine des questions ayant trait au Tibet. Elle ne peut ignorer pourquoi la Chine s'oppose fermement à tout déplacement à l'étranger du dalaï-lama pour y mener des activités séparatistes, ni pourquoi elle s'oppose tout aussi résolument à ce que les dirigeants étrangers aient un quelconque contact avec lui. Nicolas Sarkozy a fait fi des conseils répétés de la Chine, s'est obstiné à ne rien changer à ses plans, et a pris la décision de franchir ce qui, pour la Chine, constitue une ligne rouge. Cette provocation touche aux intérêts fondamentaux de la Chine, car elle a trait à l'unité nationale, et le prix à payer sera forcément lourd. La scène qui s'est déroulée à Varsovie [en fait, à Gdansk] nous rappelle le numéro joué par M. Sarkozy avant les Jeux olympiques de Pékin. Tentant de faire pression sur le gouvernement chinois, il était allé jusqu'à faire dépendre sa présence à la cérémonie d'ouverture de la question tibétaine. Après avoir essuyé une réplique énergique et avoir été critiqué par l'opinion internationale [une campagne nationaliste et antifrançaise avait été déclenchée en Chine et dans la communauté chinoise à l'étranger], il a fait volte-face. Non seulement il est venu à la cérémonie d'ouverture, mais il a également participé peu après au sommet Chine-Europe à Pékin. On peut se demander si M. Sarkozy veut nous refaire son tour de passe-passe, et nous rejouer sa farce du retournement de veste. Du point de vue intérieur français, la position de Sarkozy n'est pas facile. L'économie est en plein marasme, le chômage est en forte hausse, sa popularité est en baisse. C'est pourquoi il se creuse les méninges sur les droits de l'homme ou le Tibet. Il veut faire des gestes dans ces domaines pour gagner le soutien de l'opinion publique. Mais Nicolas Sarkozy, qui se pense intelligent, fait un mauvais calcul s'il cherche à gagner le cœur des Français en nuisant aux intérêts fondamentaux de la Chine. Car en fin de compte c'est aux intérêts du peuple français et même de l'Union européenne qu'il nuit ainsi. Quand le dirigeant d'un grand pays se conduit souvent de manière inconsidérée, la communauté internationale risque de se mettre à douter de ses capacités politiques personnelles. Plus encore, il est à craindre que l'image même de son pays en soit ternie. source:http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=92446 | |
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